L’empathie, c’est sur les pistes aussi! 

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L’hiver dernier, mon fils, mon amoureux et moi faisions une sortie en raquettes, bien tranquilles, au rang Saint-Julien. Poudreuse qui se découpe sur le ciel bleu, mon ado qui accepte de faire de la raquette avec nous : journée miraculeuse.

 

Un homme arrive en sens inverse en fatbike sur le sentier étroit. À mon niveau, il me bouscule et passe son chemin, sans s’excuser. J’ai dû crier ‘’Hey!’’ ou quelque chose comme ça. Un autre, son ami sans doute, le suit de près. Il est courtois, nous sourit. Demande ce qu’il s’est passé. A l’air embêté. Il accélère pour rejoindre son ami. Je commente l’attitude déplacée du premier, et mon fils, qui déteste les revendications car il a peur que cela allume le feu de la discorde, me dit de laisser faire, que c’est rien… Non, ce n’est pas grave mais on a tous droit à de la considération, même quand on joue aux ours des montagnes. On ne va tout de même pas se laisser marcher sur les raquettes!

Quelques minutes plus tard, le cycliste mal léché revient vers nous. Il s’adresse à moi : ‘’Je vous demande pardon, j’ai vraiment été impoli. J’ai eu une mauvaise journée…’’

Brève explication, échange de sourires : le fait qu’il ait mis son ego de côté pour venir s’excuser a désamorcé le malaise. Je soupçonne son ami bienveillant de l’avoir briefé… Quoi qu’il en soit, ce fût un beau geste que peu de personnes ont l’humilité de faire. Et cela a été, pour mon fils et nous, une occasion d’apprendre : c’est bien justifié de dénoncer quand il y a abus et de se faire respecter. Tout est dans la manière. Et si la personne qui a manqué de civilité s’en rend compte par elle-même, bravo, elle a appris de ses réactions elle aussi.

Et vous, cela vous est-il déjà arrivé de vous faire piler sur les skis dans une file d’attente? D’assister à une gué-guerre entre skieurs et snowboardeurs? De voir un skieur de fond insulter un raquetteur qui brise ses pistes?

La courtoisie en plein air, ça augmente le plaisir de tous. Même si on a hâte d’aller faire les premières traces, est-ce que notre expérience sera plus riche si on arrive deux minutes plus tôt mais stressé d’avoir été agressif au volant? N’allons-nous pas jouer dehors pour nous détendre les nerfs? Combien coûte un sourire aux remontées, dans les pistes et les sentiers? Quand on fait preuve d’empathie, c’est comme quand on donne un cadeau : on en ressent de la satisfaction qui crée instantanément un réchauffement climatique. En soi et entre deux inconnus.

Et si cohabitation rimait avec compassion? C’est ce que je ne nous souhaite, et qui mettra des sourires dans nos cœurs tout l’hiver.

 

Florence
Bourg

Florence Bourg
Son quartier général c'est le MSA depuis plus de 20 ans. Amoureuse des sports de montagne et communicatrice, elle aime écrire et partager ses coups de cœur. Elle a prêté sa plume aux magazines Espaces, VéloMag et Géo Pein air et co-écrit le Guide du plein air au Québec. Sa philosophie? Prendre soin de soi, des autres et de la Nature. Son défi? Te faire voir le MSA sous un angle nouveau.